Première femme à présider un pays en Amérique, et par deux fois présidente du Chili (2006-2010 et 2014-2018), la socialiste Michelle Bachelet deviendra en septembre Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme, prenant la succession du Jordanien Zeid Ra’ad al-Hussein.

Victime dans sa chair de la répression après le coup d’état militaire de 1973 au Chili, avant d’être contrainte à l’exil, elle a un attachement personnel à défendre les droits humains et particulièrement les droits des femmes qui en font partie. Elle a d’ailleurs pris la tête de l’ONU- femmes, à sa création en 2010, pour y plaider sans relâche l’égalité entre les femmes et les hommes et l’empowerment des femmes, démontrant combien les inégalités ont un coût économique et sont sources de retard en termes de développement et de croissance. Elue une deuxième fois à la tête du Chili en 2014, elle a alors réussi à faire admettre à ce pays de tradition très catholique, la libéralisation de l’avortement et l’ouverture du mariage aux couples homosexuels.

Mais sa tâche sera lourde : l’institution onusienne est fragilisée par le vent populiste qui souffle sur le monde et le retrait des USA du Conseil des droits de l’Homme en juin ; sans compter les violations des droits humains en tous genres partout dans le monde et les entraves mises à leur dénonciation ou à une réaction collective (en Syrie, Birmanie, au Venezuela, au Nicaragua, en Israël, en Chine, etc.).