21 juin 2016 : Décédée le 20 juin à 96 ans, témoin des bouleversements sociaux dans les rapports entre femmes et hommes au cours du XXe siècle, Benoite Groult a défendu avec efficacité et humour de nombreuses causes féministes.

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Décédée le 20 juin à 96 ans, témoin des bouleversements sociaux dans les rapports entre femmes et hommes au cours du XXe siècle, Benoite Groult a défendu avec efficacité et humour de nombreuses causes féministes.
Elle fut appelée Benoîte… car à sa naissance ses parents souhaitaient pour premier enfant un fils qui devait être appelé Benoît.
Licenciée en Lettres, enseignante et journaliste, elle écrit d’abord avec sa sœur Flora. En 1975 la publication de son roman "Ainsi soit-elle" la fait entrer dans la lumière. Elle y dénonce les mutilations sexuelles féminines, sans détours, en nommant les choses, dans une France peu préoccupée par cette barbarie.
En 1978, elle fonde un mensuel féministe avec Claude Servan-Schreiber F Magazine. Depuis 1982, elle est membre du jury Femina.
De 1984 à 1986, elle préside la Commission pour la féminisation des noms de métiers, et de fonctions, créée par Yvette Roudy, et le 11 mars 1986, est publiée au Journal officiel « la circulaire relative à la féminisation des noms de métiers, fonctions, grades et titres ».  « Je ne vois pas de différence entre écrivaine et souveraine ou contemporaine »  disait-elle à ceux et aussi celles qui refusaient ‘écrivaine’».
Elle intervient dans  le combat pour l'émancipation des femmes, le divorce et l'IVG.
Elle entreprend de réhabiliter Olympe de Gouges. Elle lui consacre un livre "Ainsi soit Olympe de Gouges" et  republie en 1986 sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne de 1791.
En 2006, elle publie La Touche étoile, petit livre plein d’humour sur l’utilisation d’un ordinateur. Elle y parle aussi de la vieillesse « qu’on ne peut pas dire », car ce serait « chercher à décrire la neige à des gens qui vivent sous les tropiques ».
Avec  « un goût forcené pour la vie », elle devint membre du comité d'honneur de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), et,  dit-elle  « Réclamant le droit de choisir ma mort comme j’avais réclamé autrefois celui de donner ou non la vie »,
En 2013, l’auteure de BD Catel publie une biographie, « Ainsi soit Benoîte Groult ». Mais ce sont les témoignages de femmes au quotidien qui enchantent le plus Benoîte Groult. Elle confiait à Elle en 2012: "Ce qui me réconforte, ce sont les femmes que je croise au supermarché et qui me disent: 'Vous avez changé ma vie. Grâce à vous, j’ai repris mes études, etc. Ça, c’est une véritable cure de vitamines."
En 2000 dans une nouvelle préface de son livre « Ainsi soit-elle », elle écrit: « A toutes celles qui vivent dans l'illusion que l'égalité est acquise et que l'Histoire ne revient pas en arrière, je voudrais dire que rien n'est plus précaire que les droits des femmes ».
Danièle Bouchoule


Sources : divers articles biographiques parus à  la disparition de Benoîte Groult ( Le Monde, Le Figaro, Telerama, Huffington Post,,…) et le souvenir vif du bonheur pris à lire  ses livres.