05 Juin 2015 : Rencontre avec  Alanoud Al Sharekh, féministe koweitienne.
Alanoud Al Sharek est docteur en littérature comparée et féminisme, chercheure en genre et citoyenneté. Elle vient de passer une semaine en France invitée par le Ministères des affaires étrangères pour diverses rencontres concernant les droits des femmes, la citoyenneté, la jeunesse et le combat contre le sectarisme et le radicalisme religieux.

Sa rencontre avec Elles aussi  portait sur la place de femmes en politique et les actions que l’on pouvait entreprendre pour l‘améliorer.
A la fin de son séjour elle était persuadée que dans son pays, le Koweït,  il fallait se battre pour obtenir la parité et non des quotas.
Rappelons que les femmes koweitiennes n’ont obtenu le droit de vote et d’éligibilité qu’en 2005 et cela avec la ferme volonté du gouvernement qui n’a pas hésité à intervenir en achetant des voix pour que la Parlement adopte le projet de loi. En 2009, quatre femmes sont entrées au Parlement qui compte 50 membres. Depuis ce chiffre n’a cessé de diminuer pour arriver à zéro en 2015. Au niveau du gouvernement il y a actuellement une femme pour 17 membres.
Comme il n’y a pas de parti politique, les ONG jouent un rôle important pour promouvoir les femmes et pour qu’elles soient reconnues. Mais 70% des électeurs ne voteront pas pour une femme, c’est-à-dire, les conservateurs issus des tribus et les islamistes. Cela réduit donc les chances pour une femme d’être élue s’il n’y a pas de lois contraignantes.  
Madame Al Sharek a également souligné le problème du coût des campagnes électorales qui sont un frein pour les femmes.
L’espoir vient du fait que les femmes sont très éduquées (plus de femmes que d’hommes à l’Université, malgré des exigences plus importantes pour les femmes pour y rentrer), qu’elles travaillent, qu’elles sont donc indépendantes financièrement, et sont devenues plus intéressées par la politique depuis qu’elles ont obtenu le droit de vote.  
Nous leur souhaitons de pouvoir obtenir les réformes nécessaires pour qu’elles puissent prendre leur place dans la société.