Claudia Lopez
Le 28 octobre 2019, Claudia Lopez a été élue Maire de Bogota, métropole de Colombie de près de 7 millions d’habitants et capitale de ce pays, sur les plans administratif, économique et politique. Candidate de centre gauche, soutenue par le parti écologiste, lesbienne assumée de 49 ans, elle est la première femme élue à cette fonction et inflige un camouflet à la droite conservatrice au pouvoir depuis un peu plus d’un an dans ce pays qui est l’un des plus inégalitaires de la région.
Claudia Lopez a été élevée dans un milieu modeste, loin des quartiers chics de la capitale. Elle a pu faire des études d’abord dans le système public, puis dans une université privée réputée grâce à une bourse et à la pugnacité de sa mère institutrice, encore très présente lors de sa campagne. Victorieuse, elle a d’ailleurs immédiatement rendu hommage « aux jeunes, aux femmes et aux professeurs ».
Diplômée de finance, gouvernement et relations internationales, elle est aussi docteure en sciences politiques. Elle s’était faite connaître dans les années 2000 en rendant publique une longue enquête d’investigation où elle révélait les liens entre la classe politique et les paramilitaires. Sénatrice, de 2014 à 2018, elle a inlassablement dénoncé et combattu la corruption. Elle a ainsi été promotrice avec sa compagne, également sénatrice, d’un référendum national prônant des mesures pour améliorer la transparence et durcir les sanctions applicables aux criminels en col blanc. (En août 2018, près de 11,7 millions de Colombiens ont voté, mais le référendum a échoué, car juste en deçà du seuil de participation requis).
Sa campagne pour la mairie a été marquée par son engagement contre la corruption et d’autres engagements propres à la ville : « développer une éducation gratuite et de qualité », « préserver les réserves naturelles de Bogota » mises à mal par des décennies de spéculation immobilière, « construire un métro, transport public propre et de masse » dans cette capitale embouteillée et polluée.
Véhémente, au soir de sa victoire, elle en a ouvert la signification : « Aujourd’hui Bogota a voté non seulement pour que la ville change dans les quatre années à venir, mais aussi pour que cette génération change notre société…. La capitale a voté pour que nous nous libérions du machisme, du racisme, du classisme, de l’homophobie et de la xénophobie ».