Depuis le 27 Octobre 2019, Sophie Wilmès est Première Ministre de Belgique et première femme à occuper ce poste. Libérale, francophone, et membre du Mouvement Réformateur, elle a 44 ans et trois enfants qu’elle élève avec son mari, plus un quatrième issu d’une relation antérieure de celui-ci. C’est une belle reconnaissance, mais aussi un moment de dure confrontation dans une carrière politique commencée, il y a vingt ans.

Les commentaires légèrement condescendants n’ont pas manqué de circuler sur cette femme plutôt effacée, travailleuse, ultra-organisée et qui cultive l’excellence sans « bling-bling » : ce n’est qu’un intérim, dit-on, car elle prend la succession de Charles Michel, élu à la présidence du Conseil européen, et elle n’exécutera que les affaires courantes... Il ne faut pas manquer de courage pour assumer cette charge, car, depuis les élections législatives de mai dernier, le gouvernement belge est en situation de blocage, les partis supposés formés une coalition de gouvernement, n’arrivent pas à s’entendre et les hommes politiques « importants » sont tentés d’abandonner la scène nationale…

Issue d’une famille engagée politiquement, Sophie Wilmès a étudié pour travailler ensuite dans l’administration économique et financière. Elle a débuté en politique en 2000 comme élue locale : conseillère communale d’abord, puis échevine (élue adjointe au Bourgmestre nommé), conseillère provinciale du Brabant flamand ensuite (sur la liste de l’Union des Francophones). Élue députée fédérale en 2014, elle entre l’année suivante au gouvernement comme Ministre du Budget, puis de la Fonction Publique.

Taclée pour l’exigence de ses méthodes de travail au Ministère du Budget, elle réagit simplement : « j’ai besoin que les choses soient organisées et expliquées …Je n’ai pas un goût pour les chiffres. J’ai un goût pour les projets, pour ce qui est derrière les chiffres…. Et puis un budget, c’est beaucoup de subtilités, la vie aussi d’ailleurs. »