Tsaï In Weng
Tsaï In Weng, du parti démocratique progressiste opposé au Kuomintang, avait été la première femme élue présidente de la République de Chine en 2016, elle a été réélue à ce poste, le 11 janvier 2020, avec 57%des voix.
La Chine continentale, ou République populaire de Chine, considère Taïwan comme une de ses provinces et voudrait en obtenir le contrôle. Ainsi, au début de l’année 2019, Xi JinPing, Secrétaire général du parti communiste chinois faisait une proposition officielle à Taïwan, celle-là même en vigueur à Hongkong : « un pays, deux systèmes », préalable à l’unification. La présidente l’a formellement refusée ; comme son parti qui milite pour l’indépendance, elle rejette en effet le principe de l’unité de l’île avec le continent au sein d’une même Chine. Cela provoque la colère de Pékin qui, depuis son arrivée à la présidence de Taïwan, n’a cessé de durcir le ton : rupture des communications officielles, pressions économiques, exercices militaires…
La baisse du niveau de vie suite aux représailles chinoises a fortement entamé la popularité de la présidente et provoqué la victoire du Kuomintang pro-Pékin aux élections locales en 2018. Mais le spectre de Hongkong a pesé sur la campagne des élections taïwanaises ; de nombreux jeunes contestataires hongkongais, craignant d’être emprisonnés, se sont réfugiés à Taïwan qui les a accueillis et les soutient. « Aujourd’hui Hongkong, demain Taïwan ? », l’interrogation a accompagné la campagne et la peur suscitée par les appétits chinois a placé la présidente sortante en position de force.
C’est bien la démocratie que Tsaï In Weng a célébré au soir de sa victoire : « Taïwan a montré au monde à quel point nous aimons notre mode de vie libre et démocratique ainsi que notre nation. La paix c’est que la Chine abandonne ses menaces contre Taïwan. J’espère que les autorités à Pékin comprendront que Taïwan, pays démocratique, et notre gouvernement démocratiquement élu, ne cèderont pas aux menaces et à l’intimidation. »
Le 25 janvier 2020